Complètement cramé !

Aujourd’hui, j’ai envie de vous présenter un livre de Gilles Legardinier, « complètement cramé » et la fleur Sweet Chestnut.

Ce livre reste un de mes préférés et j’ai toujours un grand plaisir à le relire. Pourtant, ceux qui connaissent Sweet chestnut, une fleur de grand désespoir et d’ extrême angoisse, doivent bien se demander pourquoi !
Eh bien, outre l’humour et l’écriture si caractéristique de Gilles Legardinier, j’y trouve également une histoire pleine de vie et de tendresse.

Un rapide résumé de l’histoire

Andrew Blake est un entrepreneur anglais. Il s’est marié avec Diane, une française et a une fille, Sarah, qui travaille aux Etats-Unis. Diane est décédée depuis déjà sept ans au commencement du livre. Andrew qui se sent mal, décide de confier la gestion de son entreprise à une collaboratrice de confiance. Il se fait embaucher comme majordome au domaine des Beauvillier, en France, grâce à son ami Richard.

Pour le reste, je vous laisse le découvrir, pour ne pas vous spoiler l’histoire !

Un personnage désespéré

Même si le ton du roman reste léger, Andrew fait part de sa détresse, de son désespoir de vivre une vie vide, voir de finir sa vie avec cette souffrance qui ne le quitte pas, depuis le décès de Diane :

 « Ici, je ne me sens plus à ma place. Je me demande même pourquoi je vais au travail. Je ne fais que ressasser, regretter. J’en suis arrivé à un tel point que tous les soirs, en me couchant, je me demande pourquoi j’existe encore ».
ou encore,
 » Moi, je suis seul. Hormis toi (*son ami Richard), je n’ai plus de proche. Sarah est loin, elle a sa vie. Je n’existe plus pour personne ».

Richard sait bien lui-même que son ami Andrew est dans un état de désespoir profond :« C’est notre histoire, Andrew. Cesse de tout voir comme si tu n’avais plus rien à espérer ».

Il y a peu de passages explicitent à vous présenter sur le choix de cette fleur pour Andrew, et pourtant, tout le début du roman montre un personnage désespéré qui se sent au bout de sa vie sans pouvoir revivre le bonheur vécu quand il partageait encore sa vie avec sa femme. Honeysuckle vient à l’esprit, mais Andrew montre un tel désespoir du fait qu’il n’arrive pas à accepter l’inéluctable disparition de Diane et de son passé que Sweet chestnut convient davantage. C’est un désespoir qui va bien au delà de la nostalgie.
Par exemples :
« Lorsqu’il était fatigué, Andrew éprouvait le détestable sentiment que sa vie était derrière lui, qu’il ne survivait plus que pour remplir ses obligations au service d’un monde dont il n’approuvait pas les valeurs. Ses rêves se retournaient dans leur tombe et il n’allait pas tarder à les rejoindre ».

 « Il se brossa les dents puis s’observa dans ce nouveau miroir. Un autre décor et une autre lumière l’obligeaient à se découvrir différemment. S’il n’y avait pas eu cette image de lui qui bougeait là-devant, s’il ne s’était fié qu’à ce qu’il ressentait au plus profond de lui, il se serait cru mort. »

Ou encore :
– Je suis à bout et tu te fous de moi.
– Tu étais déjà à bout avant de partir, vieux frère, et je te rappelle que c’est toi qui a voulu aller là-bas… 

La remontée

Et puis il y a ce passage magique, indescriptible où Andrew sort de son état de désespoir en sentant à nouveau la vie palpiter en lui. Magnifique !

Je vous laisse le savourer avec les mots croustillant de Gilles Legardinier :

« Diane adorait Debussy. Il (Andrew) plaça le disque dans le lecteur et s’installa dans un fauteuil bas. Aux premières mesures de la Suite Bergamasque, ce fut une émotion physique qui le saisit. La lumière douce, le bois, les livres, les notes qui montaient, pures…
Andrew baissa les paupières. Une ondes le parcourrait. Chaque instrument, chaque mesure résonnait en lui, se frayant un chemin vers un espace de sensations depuis longtemps déserté. Au rythme de la mélodie, ses doigts couraient sur le cuir capitonné de l’accoudoir. Il connaissait ce morceau. Il l’avait écouté des centaines de fois et pourtant, ce soir, Andrew avait l’impression de le redécouvrir, comme une sculpture monumentale dont un souffle retire le drap qui la couvre, comme un mur qui s’abat au pied d’un horizon que l’on croyait perdu. L’esprit de Blake s’élevait dans un autre univers, un monde où rien n’était gris, où tout était vibrant, vivant, même le passé. Porté par la musique, il avait la force d’accepter que Diane ne soit plus là. Il arrivait à se dire sans rêver qu’elle existait toujours en lui. Transporté par les envolées, il avait le pouvoir d’espérer. »

Sweet Chestnut, la lumière au bout du tunnel

L’émotion que décrit cette fleur, le châtaignier, est souvent présentée comme la nuit noire de l’âme. Beaucoup de personnes qui la vivent décrivent être comme dans un tunnel sans lumière, d’avoir sombrer dans un gouffre sans fond, ou encore dans un piège sans issue. Elles ressentent une extrême angoisse de ne pouvoir se sortir de cet état et d’être à bout de leur endurance à vivre tout simplement.  

Prendre cet élixir permet de ressentir à nouveau l’espoir, de remonter à la lumière, de se sentir à nouveau vivant après cette sorte de traversée du désert.

Et ce que vit Andrew à l’instant de sa remontée vers l’espoir est tout à fait semblable à ce qu’on peut ressentir lorsqu’on sort de l’état « Sweet chestnut » négatif.

Musique et fleurs de Bach, une question de vibration

Andrew a retrouvé la lumière grâce à Debussy. Il a senti une onde le parcourir et envahir tout son être. Comment ne pas y voir une analogie avec ce que le Docteur Bach écrit pour expliquer l’action des fleurs :

« Les fleurs agissent en élevant nos vibrations et en ouvrant nos voies de réception à notre Moi Spirituel. Elles peuvent nous élever l’esprit, comme une belle musique ou une chose superbe qui nous inspire, pour nous rapprocher de notre âme, et ainsi nous apporter la paix et nous soulager de nos souffrances ». 

J’espère que je vous aurais donné l’envie de lire ou relire ce roman de Gilles Legardinier…

 Bonne lecture !

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