Aujourd’hui, J’ai envie de vous partager un roman que j’ai adoré : « Joyeux Noël » d’Alexandre Jardin.
C’est l’histoire d’une famille dynastique de banquiers, hors norme, qui vit dans le déni de ses secrets : les Diskredapl.
Le ton est donné, dès le prologue, par l’auteur lui-même : « Jusqu’à quarante-six ans, j’ai mené la vie d’un autre. Celle d’un rieur sans joie qui s’accommodait fort bien de ses masques… A l’âge où s’éteignit mon père, je cessai soudain de vivre « à côté » de moi, dans un simulacre de gaieté« .
J’y ai vu l’occasion de vous parler de la fleur de Bach : Agrimony…
La vie masquée…
Agrimony est l’émotion du faux-semblant, de la fausse gaité : nous nous montrons joyeux pour échapper à notre souffrance intérieure et ne surtout pas la montrer aux autres !
La dynastie Diskredapl vit ainsi, avec les zones d’ombre familiale mais aussi celles propres à chacun de ses membres. Tous portent un masque, chacun le leur…
Voici un exemple avec Hippolyte, le patriarche :
« Depuis quelques mois, Hippolyte cachait aux siens ses ennuis cardiaques et à lui-même la perspective d’une faillite … Même si, fidèle à sa superbe, il se montrait taquin avec les comptables lucides et insolent avec la presse financière. »
Agrimony, la jovialité
Pour garder sa bonne humeur, Agrimony va utiliser l’humour, comme on vient de le lire avec Hippolyte.
Il peut abuser d’une substance ou d’autres substituts capables de l’aider à supporter sa souffrance avec bonne humeur, comme l’alcool, la drogue, mais aussi le travail ou le sport…
Pour Hippolyte, dans cet extrait, ce sera la nourriture en plus de l’humour :
« Se goinfrant d’œufs brouillés et enchaînant les mots d’esprit, l’ogresque Hippolyte était égal à lui-même : un désespoir au sourire éclatant ».
« Un désespoir au sourire éclatant« , c’est tellement vrai pour décrire l’émotion que la fleur Agrimony est capable d’équilibrer. Merci Monsieur Jardin, pour cette expression de peu de mots mais tellement puissante !
Fuir tout conflit, coûte que coûte !
Pourquoi cette famille nie autant ses zones d’ombre me direz-vous ? Parce que les révéler amènerait à une inévitable confrontation des personnalités ! A instiller de l’instabilité dans cette bonne humeur apparente…
« Les Diskredapl pourraient s’amuser, une fois de plus, dans une fête mutique. Pour Noël…tout risque de conflit majeur était ajourné. »
Eh oui ! Agrimony a besoin de vivre dans l’harmonie et sait faire pour désarmer, à sa façon, les risques de conflit : fuir, minimiser, badiner…
La lucidité pour une joie vraie et durable
C’est un membre du clan qui va le sauver de sa frénésie de non-dits : Norma, la fille d’Hippolyte car elle, seule, « savait que le contraire du mensonge n’est pas l’exactitude mais la vraie joie, celle qui est d’office et qui déroute le cynisme« .
Bravo, Norma, pour cette lucidité que confère l’acceptation de ce qui est. C’est la solution qui permet de ne plus souffrir et d’atteindre cette joie qui remplit d’optimisme, l’inverse étant tout aussi vrai d’ailleurs !
« Norma se convertit à un optimisme sans cause ni fondement. Les joies de l’existence, elle en avait raffolé et y tiendrait toujours, mais Norma leur préférait désormais la joie – pas celle fragile et fugace, qui alterne avec les peines mais plutôt celle qui relève d’une disposition constante à savourer les faits comme ils sont, en leur ôtant leur nocivité. Au triste déni, Norma répondit par un effort d’allégresse. Elle serait une simple joie : celle d’être lucide et d’engager ses relations sous le signe de l’authenticité la plus libre. »
Tout est dit !
Norma a été l’élixir qui a rétabli l’équilibre dans le clan par cet apport de lucidité et de vérité, comme aurait pu le faire Agrimony, pour amener à vivre dans la vraie joie.
Bonne lecture !
Hélène
Magnifique Hélène ! Bravo pour cette lecture
Bisou
Whaou! La juxtaposition des personnages et des éléments d’agrimony est stupéfiante de simplicité et de justesse. 🌸
Joyeuses fêtes.
Pascale 🌸